En ce jeudi, c’est dans la région de la Manicouagan que nous allons nous arrêter pour le billet du jour. J’ai puisé des renseignements intéressants dans le livre «Historique de Sacré-Coeur 1840-1978». Nous en apprendrons donc plus sur le pionnier qu’était Louis-Gravel, nom que porte aujourd’hui le pont couvert de Sacré-Coeur. De plus, comme on le sait déjà, ce pont a cassé en deux en 1998. J’ai des clichés exclusifs de cette catastrophe.

Qui était Louis Gravel ?

Louis Gravel fut le premier pionnier à venir s'installer à l'embouchure de la rivière Sainte-Marguerite, probablement vers 1842. On a longtemps présumé que ce fut le seul souci de se livrer à la colonisation qui poussa cet homme de la Malbaie à venir s'établir à cet endroit isolé, car on n'a pas entendu parler d'exploitation forestière à Sainte-Marguerite avant 1885, même si William Price y avait fait l'acquisition d'un terrain en 1844. Mais on a retrouvé dans les Archives Price le relevé suivant pour l'hiver 1842-1843, dont le contenu modifie dans une certaine mesure certaines croyances concernant les débuts de la Rivière Sainte-Marguerite: Louis Granville

Si l'on interprète le nommé "Granville" comme étant en réalité Louis Gravel à cause d'une possible erreur de transcription d'une langue à l'autre, on se retrouve en présence du fameux colon qui serait alors venu à Sainte-Marguerite d'abord pour travailler à l'emploi de William Price et qui serait éventuellement demeuré sur place pour se livrer au défrichement. Il ne serait donc pas erroné de croire que le premier établissement à la Rivière Sainte-Marguerite avait pour origine la coupe du bois, à l'instar des autres colonies du Saguenay. Les premiers chantiers eurent donc lieu quarante ans avant la date qui est donnée officiellement soit 1885.

Il est donc certain que Louis Gravel fut le premier à venir s'installer à la rivière. Né à Château-Richer, il vécut quelques temps à la Malbaie où il épousa Louise Tremblay en 1821. Outre sa femme, il amenait avec lui ses enfants : William, Janvier, Fabien, Augustin, Olympe et probablement Alexandrienne et Marie.

Olympe Gravel, la fille de Louis-Gravel.

Une ancienne photo du pont couvert Louis-Gravel tirée du livre de la municipalité de Sacré-Coeur publié en 1978.

Photo : Gérald Arbour

En 1984, le pont Louis-Gravel était gris. Il semble en excellente condition sur ce cliché.

Photo : Léo Bonin

À peine 11 ans plus tard, soit en 1995, on note déjà plusieurs changements dans la condition du pont couvert. Il en coutera 267 000$ en 1998 pour effectuer des travaux qui laisseront la ferme autoportante sans ajout de poutres

Photo : Léo Bonin

Fraîchement peinturé et restauré, le pont Louis-Gravel casse mystérieusement en 2 en juillet 1998. C’est le drame à Sacré-Coeur. Une combinaison de bois vert et bois sec serait possiblement à l’origine de cette catastrophe.

Photo : Léo Bonin

On a vite fait de bloquer l’accès au pont couvert car un accident est si vite arrivé. Une famille demeure isolée de l’autre côté de la rivière Ste-Margueritte.

Photo : Léo Bonin

Les travaux n’ont pas tardé comme le prouve cette photo de 1999. On a refait environ le quart de la structure et installé des poutres d’acier sous le tablier.

Photo : Léo Bonin

Les poutres d’acier sont dissimulées sous le lambris du pont Louis-Gravel qui se prolonge plus bas que sur tous nos autres ponts couverts. Du bon camouflage!