Blogue sur les ponts
Blogue sur les ponts
Ajout du pont Plante de Saint-Jacques-le-Majeur de Causapscal dans la section des ponts disparus. Ce pont, d’une longueur de 130 pieds et construit en 1910, aura permis de traverser la rivière Matapédia jusqu’à sa démolition en 1987. Des citoyens ont bien tenté de le sauver, mais ce fut malheureusement une bataille perdue.
Photo : Gérald Arbour
Anecdote : Avant la construction du pont couvert Heppell, en 1908, les deux familles résidant de l’autre côté de la rivière Matapédia devaient utiliser un petit bac qui assurait la liaison entre les deux rives. Lorsque le besoin d’un lien permanent se fit sentir, les deux familles ne purent se décider sur un emplacement qui satisfasse les deux parties. Chaque famille construisit donc son propre pont. Les ponts Heppell et Plante virent le jour. Seul le pont Heppell subsiste de nos jours. Le pont Plante fut démoli par le ministère des Transports, il y a quelques années.
Je vous recommande fortement de lire les 2 textes suivants qui traitent du pont Plante dans ses derniers moments. Ils sont tirés de la revue Pont’âge. Lors de cette lecture, vous apprendrez beaucoup d’autres détails et anecdotes sur le pont Plante.
Des voisins
Eclos dans le sillage du chemin de fer, le hameau de Heppell avait une structure sociale relativement développée dès la fin du 19e siècle. A cette époque la rivière Matapédia était franchie au moyen d'un bac. Construit en 1910, le pont couvert Heppell comblait un besoin.
Quelques kilomètres en amont, un autre établissement naissant réclamait la construction d'un pont. Ce lotissement était principalement colonisé par les familles Plante et Laforce. Un an après la construction du pont Heppell un second pont couvert sera jeté au-dessus de la Matapédia. Ces familles ont profondément marqué le développement de ce coin de pays et les ponts qu'ils ont contribué à construire ou faire construire jouent aujourd'hui un rôle de premier plan dans le réseau routier tracé de part et d'autre de la rivière Matapédia.
Les débats passionnés surgis au moment de la construction il y a plus de 75 ans alimentent toujours les discussions mais ils sont relégués au second plan par la possibilité que le cadet de ces ponts couverts disparaisse du paysage de Causapscal. Le sort de ces structures étant intimement lié depuis tant d'années, il va de soi que les problèmes de l'un ont des répercussions immédiates sur l'autre.
En janvier 1986, sur avis du ministère des Transports, la municipalité de Saint-Jacques-leMajeur de Causapscal procède à la fermeture complète du pont Plante. Dès ce moment de profondes divisions apparaissent au sein du conseil municipal en ce qui a trait à la façon de solutionner le problème.
Photo : Gérald Arbour
L'approche de la belle saison et la reprise des activités agricoles et touristiques amène la population à s'intéresser de près à ce dossier. Deux assemblées du Conseil ont été suivies attentivement par un grand nombre de citoyens. De ces réunions il ressort que:
−Le ministère des Transports prétend qu'il n'a pas de fonds à consacrer pour la réparation du pont Plante. A noter que le fonctionnaire provincial concerné par ce dossier est le même que celui qui est impliqué dans la fermeture du pont couvert de Saint-Léon-le-Grand.
−Une première évaluation du coût des réparations mentionne le montant de dix mille (10,000) dollars. La Municipalité possède une telle somme et des citoyens et des industriels directement concernés ont offert de contribuer financièrement à la réparation du pont.
−Le député provincial Henri Paradis a été très clair sur le sujet; il n' y aura pas d'autre pont de construit à cet endroit advenant la démolition de la structure existante.
−Finalement, une pétition présentée aux résidents d'une seule partie de la municipalité a été signée par plus de 65 personnes.
Ces faits militent en faveur de la réouverture du pont couvert Plante. Malheureusement cela s'avère insuffisant pour convaincre une partie des édiles municipaux de faire diligence dans ce dossier.
Face à l'impossibilité d'obtenir des réponses précises à leurs questions, un groupe de citoyens a commencé à chercher ailleurs ces réponses. Une réunion s'est tenue hors des murs de la Mairie et elle regroupait des représentants des principaux utilisateurs du pont. Des agriculteurs, un transporteur scolaire, des gens du milieu touristique et industriel se sont rencontrés afin de chercher ensemble une solution permettant de conserver ce pont et de faire en sorte qu'il fasse partie intégrante de l' héritage que les anciens de Causapscal souhaitent léguer à leurs descendants. La Société québécoise des ponts couverts a été invitée à titre d'organisme consultatif. Après avoir expliqué ce qui s'est fait ailleurs, le représentant de la SQPC a mentionné la possibilité de créer un comité qui verrait à exercer les pressions nécessaires afin de faire avancer ce dossier. D'autres réunions sont prévues afin d'étudier cette hypothèse et d'autres avenues possibles. Le recours aux tribunaux constitue une possibilité.
A Causapscal il ne saurait être question du pont Plante sans faire mention du pont Heppell et vice-versa. Les causes qui ont conduit à la fermeture du pont Plante sont maintenant déportées vers le pont Heppell et ce n'est plus qu'une question de mois avant que ne se manifestent de sérieux problèmes à cet endroit. S'il faut en croire la détermination des partisans de la réouverture du pont Plante, il se prépare une débâcle inhabituelle le long des berges escarpées de la Matapédia, à la hauteur de Causapscal.
Collection : Dick Roy
En terminant nous voudrions remercier les gens de Causapscal pour leur accueil et leur souhaiter de réussir dans leur entreprise de réouverture du pont couvert Plante. Une telle réussite serait un gain pour l'ensemble des personnes impliquées dans la sauvegarde du patrimoine québécois. De son côté la SQPC mettra tout en oeuvre pour appuyer les initiatives locales visant à mettre en valeur les ponts couverts Heppell et Plante.
Dans une récente livraison de Pont'âge (automne 85) nous avons fait mention que notre organisme ne comptait aucun membre dans le Bas du Fleuve. Cette situation est maintenant corrigée avec la présence d'un noyau de membres à Causapsca1.
SQPC mars 1986
Source : Le Pont’âge, vol. V, no 3 (printemps 1986)
Collection : J. Plamondon
Fermés à la circulation depuis quelques années déjà, les ponts Plante de Causapscal (61- 43-03) et Imbeault de Saint-Léon-Le-Grand (61- 43-08) ont été démolis. Dans le cas du pont Plante, de nombreuses démarches ont été tentées afin de sauvegarder cette structure. Une partie importante de la population souhaitait conserver ce pont. Malheureusement, on peut supposer que la règle du l sur 2 a de nouveau prévalue. Comme il existe un autre pont couvert à proximité, le pont Plante a été sacrifié.
Source : Le Pont’âge, vol. VII, no 4 (été 1988)
Il n’est maintenant plus possible de traverser la rivière Matapédia là ou se trouvait jadis le pont couvert Plante...
Photo : Gérald Arbour
lundi 21 septembre 2009
Le pont Plante : l’ancien voisin du pont Heppell